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La jeunesse haïtienne face au défi civique : entre résignation et renaissance

Dans un pays où l'insécurité, l'effondrement des institutions et la précarité généralisée alimentent la méfiance, la jeunesse haïtienne est confrontée à un dilemme profond : se retirer ou s'engager. Si beaucoup se sentent délaissés, d'autres, souvent discrètement, s'efforcent de maintenir une conscience civique vivante.

Une génération confrontée à l’effacement

Dans les villes comme dans les zones rurales, les jeunes vivent au quotidien la fermeture des écoles, l’absence de services publics, la peur des déplacements. L’idée même de citoyenneté semble lointaine presque théorique. Beaucoup expriment leur frustration face à un système qui ne leur parle plus ou qui ne leur a jamais parlé. Le sentiment d’exclusion est profond alimenté par l’absence de perspectives concrètes.

Des gestes simples mais porteurs de sens

Pourtant, malgré ce climat, certains jeunes s’efforcent de rester debout. Ils s’informent, débattent entre eux, questionnent ce qu’ils vivent. Ils ne cessent d'échanger sur leurs droits afin d'en faire valoir quand c'est nécessaire, sur la justice et sur ce que pourrait être un avenir commun. Ce ne sont pas des mouvements organisés mais des élans spontanés, souvent discrets, qui traduisent une volonté de ne pas céder totalement au silence.

L’engagement comme résistance quotidienne

Dans certains quartiers, des jeunes s'impliquent dans des activités communautaires telles que le nettoyage des espaces publics, l'entraide scolaire et le soutien aux plus vulnérables. Ils créent également diverses organisations et partis politiques, montrant un fort engagement et une grande motivation. Bien que ces actions soient modestes, elles représentent une forme d'engagement. Elles ne sont pas toujours reconnues comme telles, mais elles incarnent une résistance à l'effacement, affirmant : « nous sommes encore là».

Une renaissance fragile mais réelle

Le réveil civique des jeunes n'est pas massif ni visible, mais il est présent. Il se manifeste par des actions simples : questionner, comprendre, refuser le silence. Ces efforts ne résolvent pas la crise, mais ils refusent de l'accepter comme inévitable. La résignation est là, mais elle coexiste avec une volonté de rester debout. Ce n'est pas de l'optimisme, mais une lucidité : celle d'une jeunesse consciente que rien ne changera sans elle, même si elle doute encore de sa place dans un pays qui vacille.

 
 
 

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